25 avril 2024
Dessin de Chapatte

APST – La COP 28 à Dubaï sera-t-elle efficace pour le climat ?

Sultan Ahmed al-Jaber, sera le premier PDG à présider la COP28 qui se tiendra à Dubaï en novembre et décembre 2023.

Ahmed al-Jaber est le PDG d’un géant pétrolier émirati ADNOC et aussi le ministre de l’industrie des EAU. Sa désignation comme président de la conférence de l’ONU sur le climat prévue cette année dans le riche pays du Golfe, suscite de vives critiques parmi les militants de l’environnement

Conflits d’intérêts dénoncés

Ahmed al-Jaber dirige la compagnie pétrolière nationale depuis 2016 mais aussi Masdar, l’entreprise émiratie d’énergies renouvelables. Sa double casquette lui vaut toutefois des critiques de la part des militants de l’environnement. «La nomination de Sultan Ahmed al-Jaber à la présidence de la COP28, alors qu’il occupe le poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale d’Abu Dhabi constitue un conflit d’intérêts scandaleux», a l’organisation Climate Action Network International.
«La menace constante des lobbyistes des combustibles fossiles lors des négociations climatiques de l’ONU a toujours affaibli les résultats de la conférence sur le climat, mais cette situation atteint un autre niveau dangereux et sans précédent.», a-t-il ajouté.

Les lobbyistes du secteur pétrolier et gazier étaient venus en force à la COP27 organisée en novembre en Egypte, avec un nombre en hausse de plus de 25% par rapport à la COP précédente à Glasgow, selon les associations. Le contingent le plus nombreux venait des Emirats arabes unis, suivi de la Russie.

Energies fossiles à peine mentionnées

Cette COP 27 a permis l’adoption d’une résolution sur l’indemnisation des pays les plus pauvres pour les dégâts causés par le changement climatique. Mais elle n’a pas réussi à faire progresser la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour maintenir l’objectif de limiter le réchauffement de la planète.

Et la question d’une moindre utilisation des énergies fossiles a été à peine mentionnée dans les textes.

«Nous apporterons une approche pragmatique, réaliste et axée sur les solutions», a affirmé Ahmed al-Jaber, «L’action climatique est une immense opportunité économique d’investissement dans la croissance durable. Le financement est la clé», a-t-il ajouté

Le réchauffement climatique est un sujet particulièrement important pour les pays du Golfe où les températures frôlent parfois les 50 degrés en été. Selon une étude publiée en 2021, certaines régions pourraient devenir invivables d’ici la fin du siècle.

Les Emirats arabes unis, qui figurent parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, plaident pour une sortie graduelle des hydrocarbures, et se sont engagés à atteindre la neutralité carbone en 2050. Le pays désertique de 10 millions d’habitants, dont 90% d’expatriés, a connu, grâce au pétrole, une croissance fulgurante depuis les années 1970, mais son économie s’est progressivement diversifiée.
«Limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius nécessitera des réductions significatives des émissions, une approche pragmatique, pratique et réaliste de la transition énergétique et une aide accrue aux économies émergentes», affirme le communiqué publié jeudi, en référence à l’objectif fixé lors des précédents sommets de la COP.

Sources : AFP           Publié jeudi 12 janvier 2023 à 11:53                       Modifié jeudi 12 janvier 2023 à 13:58