1 mai 2024

DERECHOS ! Vous avez dit Derechos ? Comme c’est bizarre…

https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/04/03/climat-les-derechos-des-mega-orages-avancant-tout-droit-risquent-de-frapper-plus-intensement-la-france_6225751_3244.html

Par Audrey Garric            Publié le 03 avril 2024

Les « derechos », des méga-orages avançant tout droit, risquent de frapper plus intensément la France

Ces systèmes orageux, qui s’étendent sur plus de 100 kilomètres et parcourent des distances de plus de 400 kilomètres, sont pour l’instant rares en France, mais pourraient s’intensifier avec l’augmentation de la quantité de chaleur humide, selon une récente étude.L’instabilité de l’atmosphère a d’ores et déjà augmenté ces dernières années. Dans une vingtaine d’années, la France ressemblera-t-elle à l’Oklahoma, l’État américain connu pour être un terrain de jeu idéal des tempêtes ?

La question peut sembler provocatrice, mais elle est très sérieusement posée par deux chercheurs qui publient, mercredi 3 avril, la première étude climatologique des « derechos » dans l’Hexagone. Ces phénomènes, très étudiés aux Etats-Unis, restent relativement méconnus en France. Ils montrent que ces gigantesques systèmes orageux, pour l’instant rares sur le territoire, risquent de s’intensifier sous l’effet du dérèglement climatique.

Ils ont fait une entrée fracassante dans les médias en 2022, lorsqu’un derecho très violent a balayé la Corse, dans la nuit du 17 au 18 août.
Des vents atteignant 225 kilomètres/heure (km/h) se sont conjugués à des pluies intenses, de la grêle et cent mille éclairs.
Bilan : cinq morts et de nombreux dégâts. Au total, douze personnes ont perdu la vie sur l’ensemble du funeste parcours du monstre d’orages, des îles Baléares jusqu’à l’Autriche, en passant par l’Italie. « 

Cela nous a alarmés, car nous ne connaissions pas bien ce phénomène. Cet événement était inédit par son ampleur et son intensité, et le fait qu’il survienne au-dessus de la Méditerranée », raconte le climatologue Davide Faranda, directeur de recherche au CNRS et l’un des deux auteurs de l’étude.  A l’époque, Météo-France avait été vertement critiquée pour ne pas avoir placé l’île de beauté en vigilance rouge.

En combinant données satellitaires et observations, les deux scientifiques sont parvenus à une typologie des derechos en France. Ils ont recensé trente-huit phénomènes entre 2000 et 2022, uniquement lors de la saison chaude (de mai à septembre), soit 1,7 par an en moyenne. Un nombre similaire à celui l’Allemagne, mais bien inférieur à celui des États-Unis, où l’on en compte entre dix et quinze chaque année.

Pour en savoir plus :

publiée dans la revue Weather and Climate Dynamics.

 

 

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